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jeudi 24 janvier 2013

Argentine : les Andes de Patagonie du 11 au 28 décembre


La traversée Est Ouest de la Patagonie depuis le Parque Monte Leon jusque El Calafate par la piste (la ruta 9 pour les connaisseurs) se fait sans encombre. On frôle même les 60km/h une bonne partie du trajet. On longe le rio Santa Cruz et on n'aura jamais vu autant de guanacos, de nandous et de lapins que sur cette route. Avec en final les Andes qui se profilent à l'horizon.
Le soir, on arrive cependant fatigués sur El Calafate. Bivouac tranquille en bordure de ville avant le plein de, comme d'habitude et dans n'importe quel ordre, courses-essence-eau. La ville n'est pas désagréable mais très touristique et tout est relativement plus cher que côté Atlantique.


On croise les Hédonistes qui filent vers le Perito Moreno tandis qu'on décide de passer une soirée plus sympathique au bord du lago Roca, plutôt qu'en périphérie de la ville. On est tellement bien qu'on reste un peu. On tombe sur trois familles francophones en train de se partager un saumon cuit au feu de bois et pêché le matin même dans le lac. Ils nous invitent. Un régal, avant la pizza qu'on avait préparée. Ils repartent le lendemain, dommage. Timéo venait de se refaire des copains. Petites ballades pour admirer les montagnes et le glacier mais le vent se lève rapidement et on rentre transis de froid. Chocolat chaud (rien de tel par grand froid) et on admire la vue depuis la fenêtre. Oh, un renard ! Et puis c'est la préparation du camping car pour Noël: dessins, décorations du sapin, la totale.


On va quand même aller voir Le Glacier de plus prêt : le Perito Moreno. Vu la quantité de photos que nous avons prise (cf :onglet toutes les photos) , vous vous doutez qu'on a aimé. Le glacier s'observe depuis une passerelle. On le découvre petit à petit. Et surtout, il craque. D'énormes blocs de glace tombent régulièrement dans l'eau dans un bruit fracassant.





 

 


On en veut plus. Alors on décide de faire une croisière parmi les glaciers (notre cadeau de Noël un peu avant l'heure). On tombe sur un couple de français également en partance pour la croisière. En les voyant , Léonis dira simplement « oh, le Père Noël ».Et oui, quelques jours avant Noël les enfants prennent tous les barbus pour le Père Noël. Il rectifiera lui même, il n'est que son petit fils. Timéo passera la journée avec la petite Céleste rencontrée à bord et qui fait elle aussi un grand voyage : un tour d'Argentine juste en voiture avec son papa, sa maman et son petit frère de quelques mois seulement. Ils se comprennent donc tout de suite et les embrassades seront longues au moment du retour. En attendant, nous profitons d'une journée de rêve à bord. Il y a peu de monde. Les enfants peuvent donc courir à l'intérieur sans exaspérer tous les voyageurs. Et on profite du paysage : brazo norte, canal Los Tempanos, glaciar Spegazzini... Voyez vous même.


 







On retourne dormir à El Calafate (Encore besoin d'internet pour télécharger les 3h d'histoires que le Père Noël nous a envoyé depuis la fnac). Nuit affreuse où des jeunes se relaient à côté du camping car toute la nuit avec la musique à fond. Vite, on s'en va.

Nouvelle destination, El Chalten avec en toile de fond, le Fitz Roy et le Cerro Torre ; soit disant le rêve de tout alpiniste chevronné. Comme c'est loin d'être notre cas, on se contentera des randonnées près des gardes forestiers. Les enfants marcheront quand même 1h le premier soir et 2h30 le lendemain avec pique nique en haut du mirador (les chips, ça aide à avancer). Et belle récompense, un puis deux condors lors de la descente. Il faut les jumelles pour s'en assurer mais même sans, leur envergure impressionne. Nous croisons également un couple de franco chilien, un fils et sa maman de 70 ans. Ils font un tour du sud de la cordillère en sac à dos.
On reste dans le secteur d'El Chalten mais il y a un peu trop de kilomètres pour envisager le Lago del Desierto à pieds. Donc Ratatouille va nous y conduire. A l'aller on fait un arrêt pique nique près d'une cascade, el chorillo del salto. On croise à nouveau un condor puis des perroquets (on les croyait restreints aux zones très chaudes). La route jusqu'au lac est encore une fois très belle : vue sur le glacier Huemul pratiquement tout le trajet aller, avec en prime des lacs, des cascades, des forêts, enfin tout pour nous plaire. A l'arrivée, un lac au pied du glacier. Les enfants sont peu motivés pour marcher mais on arrive à leur faire faire un petit tour du lac en s'enfonçant dans les bois avec des pauses pour jeter un maximum de bâtons dans l'eau. Et le lendemain on tente l'autre côté. La passerelle est un bon début mais ils s'arrêtent vite (surtout Timéo). Alors, on rentre sur El Chalten. Ce qu'on a oublié de leur dire c'est qu 'on compte s'arrêter en chemin pour longer le Rio Blanco à pieds. La ballade commence bien. On chante des chants de Noël pour se mettre en forme. Soudain, les premiers flocons tombent. On est pourtant le 20 décembre, veille de l'été. Le retour se fera rapidement. Timéo est super content : s'il neige, le Père Noël va obligatoirement passer. 





 On quitte El Chalten un peu à regret. Mais on a prévu d'être au Parque Perito Moreno pour Noël et il y a un peu de route. On repart donc sur la Ruta 40 après un dernier regard sur le glacier Viedma et le Fitz Roy. Deux auto stoppeuses ; on s'arrête. Ce sont deux australiennes qui remontent la ruta 40 et vont l'une aux Etats Unis et l'autre au Canada. Cinq minutes plus tard, une troisième auto stoppeuse. On a encore de la place, alors on s'arrête à nouveau. Une russe qui, elle aussi remonte la ruta 40. On est impressionnés par ces jeunes filles. Timéo tente de les épater en faisant des grimaces. Nous allons au lago Cardiel. Dans un premier temps, nous pensons simplement les avancer un peu. Mais l'état de la route est détestable ; elle est donc très peu fréquentée. On ne s'imagine pas une seconde les laisser en bord de route en soirée. Et bien, nous dormirons donc à 7 dans le camping car ce soir. Léonis laissera son lit à Sofya, trop content de dormir entre papa et maman et Helen et Isabel se partageront la banquette. Depuis quelques nuits, il faisait froid la nuit. L'avantage du nombre, on se tient chaud.




On se lève très tard et on part pour la dernière « ville » digne de ce nom avant notre bivouac de Noël. Nous laissons les filles à Gobernador Gregores en espérant qu 'elles trouveront facilement à poursuivre leur route. Entre le plein d'essence, d'eau, les courses (ici les magasins ferment de 13h à 17h) le gaz, on n'a plus qu'à passer la nuit sur place. Il y a un camping gratuit. En fait les sanitaires sont HS ce qui explique la gratuité je suppose.

Et le 23 décembre, nous voici en partance pour le Parque Perito Moreno. Qui croise - t on à la sortie de la ville ? Helen et Isabel. Vu la taille de la ville, on se demande comment on a fait pour ne pas se retrouver hier. Finalement, elles vont prendre un bus, plus simple car il y a vraiment peu de passage. Nous repartons donc sur une magnifique piste de ripio, la ruta 40 suivie d'une piste encore plus abîmée en direction du parc. Et après avoir joué les Stephan Loeb avec succès sur une grande plaque de boue sous le regard inquiet du 4X4 qui nous devançait (inquiet de devoir nous remorquer) nous voici prêts à affronter les fêtes de Noël. Même l’extérieur du Camping-car a été redécoré couleur chocolat pour l'occasion. Pour être sûres de ne pas être dérangés par la fête argentine, nous voilà planqués, loin de toute civilisation. La ville la plus proche est à plus de 200Kms ! On est seuls dans ce parc immense (sauf les Guardaparques et un couple de suisse-Allemand mais çà compte pas).
On arrive quand même à faire sortir les enfants, un peu excités. Une bonne randonnée, rien de tel pour attendre le Père Noël. Et le soir, dessins animés « spécial Noël » devant un repas de réveillon : toasts de toutes sortes, saucisson, saucisses cocktail, bref un apéritif géant. Les enfants adorent, nous on se sent un peu lourds. Et au dessert, énorme gâteau au chocolat (sans four!). Malgré l'excitation, les enfants s'endorment comme des souches sitôt couchés. Et le Père Noël réussit à trouver le camping car !





Le 25, vous imaginez bien qu'on n'a pas réussi à partir en rando le matin. Petit déjeuner très tard après le long déballage des cadeaux. Il a fallu monter les jeux, lire les livres, jouer aux jeux de société. On a quand même réussi à sortir du camping car dans l'après midi. Belle ballade le long du lago Belgrano. Et nuit près de la laguna del Mie. Il y a un observatoire pour oiseaux, alors Léonis sort les jumelles.


En quittant le parc, la boue a séché. Il n'y aura donc pas de nouveaux dérapages. Nous reprenons la Ruta 40. La route est asphaltée sur cette portion. Mais c'est toujours aussi désertique autour. Nous nous arrêtons à Bajo Caracoles pour le plein d'essence (rien d'autre à y faire). C'est l'une des stations les plus mythiques de la Ruta 40. Perdu dans le désert patagonien le petit village ne semble exister que pour fournir de l'essence aux touristes égarés.

Puis un détour pour la Cueva de los manos, une grotte qui fut colonisée par les hommes il y a plus de 10 000 ans. Sur les parois rocheuses, on peut voir des milliers de motifs peints. Certains ont près de 10 000 ans. Impressionnant ! Tout aussi impressionnant, le site de la grotte, sur les hauteurs du canyon du rio Pinturas de toute beauté. Les peintures de la grotte représentent en majorité des mains, peintes en négatif (pochoir), mais également des guanacos, des scènes de chasse au guanaco, des lézards, des astres... On est conquis. On est obligés de sortir la peinture après la visite. Timéo veut peindre des mains.



 
 

On décide d'aller se poser près des lago Posadas et Pueyrredon avant de passer au Chili. Les Manohé avaient indiqué un magnifique endroit sur listhme entre les deux lacs. La route pour y arriver est longue, tortueuse, poussiéreuse mais splendide. L'arrivée ne nous fait pas regretter ce nouveau détour. On décide d'y passer deux jours tellement l'endroit nous plaît. D'un côté un lac turquoise, de l'autre, un bleu marine. On est entre les deux. Les enfants se baignent. Tout pour nous plaire. Le lendemain, le vent se lève. On reste confiant : ça ne va pas durer. Mais au fur et à mesure que la journée avance, ça empire. On a du mal à sortir : les enfants vont s'envoler. Et le soir, des « pêcheurs » arrivent. On ne se méfie pas une seconde. Nous passerons la pire nuit depuis le début de ce voyage : le vent est d'une violence extrême et malgré l'abri sous les arbres nous le ressentons fortement. Mais surtout, ceux que nous avions pris pour d'inoffensifs gauchos veillant à ne pas effrayer les poissons se révélèrent être des pêcheurs à la criée. A la nuit tombée, ils commencèrent à s'exciter et régulièrement, jusqu'à 6h du matin nous pûmes entendre des « YIIIIHHHAH » qui nous firent sursauter toute la nuit ponctués de pétards tout aussi rassurants. Et quand le jour à commencé à poindre une belle mais forte musique a pris le relais. Et le matin, on a fui au Chili. La piste était encore longue et bien abîmée et donc difficile après une nuit blanche. La beauté des paysages désertiques de roches colorées (rouges, jaunes, vertes et bleues) jusqu'à la frontière au Paso Roballo nous aidera à tenir. La faune n'est pas en reste : toujours des guanacos, des flamants roses.... et tout en haut une belle ferme, ah non c'est la douane. Léonis insistera tout de même devant le fermier/gendarme, qui griffonne nos numéros de passeports et l'immatriculation du véhicule sur un bout de papier, pour sans doute les communiquer plus tard par téléphone à un centre équipé en informatique, « On est dans une ferme ». Ouf, Léonis ne parle pas espagnol, on est prêt à passer le 1er de l'an au Chili.